Le CBD est-il efficace et sans danger contre l’épilepsie ?
L’épilepsie est une maladie chronique aux formes multiples, qui compte entre 600 000 et 700 000 personnes atteintes en France, dont la moitié sont des enfants et jeunes de moins de 20 ans. Son principal symptôme est la crise épileptique, représentée par de brusques sursauts d’influx nerveux dans le cerveau.
Associant notamment pertes de consciences, troubles de la motricité ou du langage, les effets de ce traumatisme cérébral varient grandement d’un syndrome épileptique à un autre. Si les médicaments antiépileptiques peuvent prévenir efficacement les crises, ils ont parfois des effets indésirables importants et ne fonctionnent pas chez tous les malades.
Le cas de Charlotte Figi, une enfant souffrant de centaines de crises par semaine, a attiré l’attention sur une autre possibilité de traitement antiépileptique, au CBD. Extrait du chanvre et du cannabis, ce cannabinoïde aurait permis de réduire la fréquence des crises à seulement 2 ou 3 par mois. Son utilisation contre l’épilepsie, du fait de possibles contre-indications et interactions médicamenteuses avec le CBD, est toutefois strictement encadrée par le corps médical.
Dans quelles mesures peut-on ainsi consommer du CBD contre l’épilepsie, et quels sont ses effets sur la santé ? On vous détaille tout cela dans cet article de blog.
Qu’est-ce que l’épilepsie ?
Symptômes et causes
L’épilepsie est une pathologie chronique qui consiste en un dysfonctionnement de l’activité électrique cérébrale. Elle est reconnaissable à ses crises épileptiques répétées, se traduisant notamment par des spasmes corporels. Les facteurs déclenchant des crises peuvent être un épisode de stress, de fatigue ou un stimulus extérieur.
Les symptômes du syndrome épileptique comprennent non seulement les crises, mais aussi :
- des anomalies cérébrales favorisant les crises (mauvais influx nerveux détectables à l’encéphalogramme, lésions, etc.) ;
- des troubles cognitifs ;
- du langage ;
- du sommeil ;
- etc.
La pathologie peut être causée par :
- des anomalies génétiques ;
- des maladies infectieuses, comme la méningite et l’encéphalite virale ;
- des maladies auto-immunes ;
- des lésions et malformations cérébrales (AVC, tumeur, traumatisme crânien…).
On parle d’épilepsie idiopathique lorsque la cause est inconnue.
Typologies des crises d’épilepsie
Les crises, provoquées par des décharges électriques soudaines dans le cortex, se divisent en plusieurs types et sous plusieurs formes :
- Les crises focales, ou épilepsies partielles, limitées à une région du cerveau. Elles peuvent avoir de multiples symptômes, selon la zone touchée : troubles moteurs, hallucinations visuelles ou auditives, impressions de déjà-vu, douleurs, difficultés à communiquer, réactions émotionnelles, perte de connaissance…
- Les crises généralisées, ou épilepsie généralisée, touchant l’ensemble du cerveau, parmi lesquelles :
- les absences, qui sont représentent une perte de conscience temporaire ;
- les crises myocloniques, caractérisées par des secousses musculaires ;
- les crises atoniques, c’est-à-dire des chutes dues à une perte de tonus musculaire.
- les crises tonico-cloniques, qui se divisent en une phase de raidissement musculaire, provoquant la chute, et une phase de spasmes ;
Les diverses formes de la maladie chez l’enfant et l’adolescent
On distingue différentes manifestations de la maladie épileptique survenue chez les jeunes, selon les âges :
Deux formes rares chez le nourrisson :
- Le syndrome de West, qui combine des crises avec spasmes et des troubles du développement psychomoteur. Il est dû à un problème neurologique.
- Le syndrome de Dravet, qui résulte généralement d’une mutation génétique, provoque des crises myocloniques, après des épisodes de fièvre.
Chez l'enfant :
- L’épilepsie à pointes centro-temporales, dont les crises partielles peuvent survenir pendant la nuit ou en fin de nuit, et impliquent la bouche, le visage et la parole (contractions des muscles, salivation, etc.).
- L’épilepsie-absence, caractérisée par des absences temporaires et des troubles de l’attention.
- Le syndrome de Lennox-Gastaut, qui se définit par des crises toniques et des absences, provoque un retard mental et une altération du comportement.
Chez l’adolescent :
- L’épilepsie-absence, avec crises tonico-cloniques et myocloniques.
- L'épilepsie myoclonique juvénile, dont les crises sont fréquemment observées au réveil, et sont souvent dues à un stimulus lumineux.
- L’épilepsie avec crises tonico-cloniques généralisées, également souvent déclenchées au réveil.
Les traitements médicamenteux contre l’épilepsie
Les antiépileptiques classiques
Les médicaments contre l’épilepsie visent à réduire au maximum le nombre de crises et leur intensité. Ils ne traitent pas la cause de la maladie et ne permettent pas d’en guérir. Il existe une multitude de produits pharmacologiques, plus ou moins adaptés à chaque type d’épilepsie. Certaines molécules sont par exemple contre-indiquées pour certains syndromes, car elles peuvent en aggraver les symptômes. Une monothérapie, c’est-à-dire constituée d’un seul médicament, est proposée en première intention, puis peut être réadaptée en fonction des résultats du patient.
Ces thérapies sont généralement efficaces. Toutefois, certains médicaments peuvent avoir des effets indésirables importants et 20 à 30 % des patients, dont l’épilepsie est dite pharmaco-résistante, ne voient pas d’amélioration de leur état. Une intervention neurochirurgicale peut alors être envisagée. L’opération consiste en une ablation de la zone cérébrale responsable des crises. Elle ne peut donc être proposée qu’en cas d’épilepsie focale. La neuro-modulation par implantation d’électrodes est une autre possibilité d’acte chirurgical.
L’Epidyolex : un traitement pharmacologique de l'épilepsie à base de CBD
Le CBD (ou cannabidiol) intéresse depuis quelques années les chercheurs dans le traitement de l’épilepsie et des syndromes épileptiques. Issu du chanvre, ce principe actif est en effet connu pour ses nombreux bienfaits potentiellement thérapeutiques sur le corps humain, notamment pour ses pouvoirs relaxants, anti-inflammatoires, ou encore anti-douleurs.
Le cannabidiol stimule entre autres le fonctionnement du système endocannabinoïde, un ensemble de neurotransmetteurs et de récepteurs qui assure l’équilibre de nombreuses fonctions biologiques dans notre organisme (sommeil, appétit, humeur…). À la différence du THC dans le cannabis récréatif, le CBD est un cannabinoïde sans risque d’accoutumance, de dépendance et sans effets psychotropes. Ses effets secondaires sont également minimes, lorsqu’il est correctement dosé.
DÉCOUVRIR NOTRE GAMME CBDAprès de nombreuses études concluantes, un produit pharmaceutique spécialisé à base de CBD, l’Epidyolex, a finalement été approuvé en 2018, par l’agence américaine du médicament. En France, il peut être prescrit en “Autorisation Temporaire d’Utilisation”, à des malades âgés de 2 ans ou plus.
Il s’agit d’une solution buvable dosée à 100mg de CBD par mL, initialement conçue pour traiter les syndromes de Dravet et de Lennox-Gastaut. Il a depuis été autorisé, dans certains pays étrangers, pour le traitement de la sclérose tubéreuse ; une pathologie souvent associée à des symptômes épileptiques.
Plusieurs études ont été réalisées de manière randomisée, en double aveugle, notamment chez des enfants souffrant du syndrome de Dravet. Les résultats ont montré une réduction moyenne de 50 % des crises chez 40 à 45 % des participants traités avec l’Epidyolex, contre environ 20-25 % des patients sous placebo. Cette efficacité était déjà constatée à une dose de 10 mg par kg (poids corporel) par jour.
Le CBD contre l’épilepsie : peut-on utiliser des produits en vente libre ?
Les propriétés du CBD potentiellement bénéfiques contre l’épilepsie
Les actions du cannabidiol, notamment sur le système endocannabinoïde, font de ce cannabinoïde un allié potentiel contre divers maux et désagréments liés à l’épilepsie.
Le CBD a par exemple des propriétés :
- calmantes, par sa stimulation de la production d’anandamide, un cannabinoïde synthétisé par le corps, inhibant l’activité neuronale ;
- anti-inflammatoires, par son contrôle d’une cytokine, le TNF-α (facteur de nécrose tumorale alpha), également impliquée dans les réactions auto-immunes ;
- régulatrices de l’activité des récepteurs vanilloïdes TRPV1, qui peuvent déclencher des crises d’épilepsie ;
- anticonvulsives et décontractantes afin d’agir sur les contractions musculaires. Nous avons abordé le potentiel d'un autre cannabinoïde, le CBGA, en tant qu'anti-convulsif ;
- neuroprotectrices, grâce à la réduction des inflammations chroniques, qui peuvent entraîner la dégénérescence des cellules nerveuses.
L’efficacité des huiles CBD full et broad spectrum
Les huiles CBD “full spectrum”, ou à spectre complet, et “broad spectrum” (large spectre) se sont montrées efficaces, avec un suivi médical, pour traiter certains cas d’épilepsie. Le premier type d’huile désigne une extrait de tous les composés de la plante de chanvre, c’est-à-dire de tous ses terpènes, flavonoïdes et cannabinoïdes, dont le CBD et le THC. Ce dernier est toutefois limité à une concentration de 0,3 %, taux légal en France, qui permet, en absence de contre-indication médicale au CBD, une utilisation de l’huile sans risque.
PARCOURIR NOS HUILES DE CBDLa présence de tous les composés permet un effet d’entourage qui renforce l’action du CBD, et s’est avérée plus efficace contre les crises épileptiques que les isolats de CBD seul. L’huile broad spectrum reprend le même principe mais élimine toute trace de THC, pour un effet d’entourage légèrement réduit. Elle est utile pour les personnes sensibles à la molécule.
Une étude de 2018, parue dans Brain & Development, a montré des résultats encourageants chez des enfants souffrant d’épilepsie pharmaco-résistante, après une dose quotidienne de 11,4 mg/kg d’huile à large spectre pendant au moins 3 mois. 56 % des patients ont vu la fréquence mensuelle de leurs crises diminuer jusqu’à 50 %. Il convient toutefois de noter que 46 % d’entre eux ont également ressenti des effets indésirables, qui les ont parfois contraint à arrêter le traitement.
Les précautions à prendre avec le CBD contre l’épilepsie
Il ressort de ces constatations que le CBD non pharmacologique, bien qu’il puisse être efficace dans certains cas d’épilepsie, ne doit pas être pris pour un médicament. En outre, le cannabidiol, quelle que soit sa forme (médicamenteuse ou non), peut chez certains malades aggraver les crises d’épilepsie. Il convient donc de demander l’avis d’un médecin ou neurologue, avant toute prise de CBD.
De plus, le CBD inhibe l’action de certaines enzymes du foie, de la famille CYP450, permettant le métabolisme, autrement dit la dégradation, d’un grand nombre de médicaments. Ceci a pour effet d’amplifier leur concentration dans le sang, et donc potentiellement leur toxicité et leurs effets secondaires. Sa consommation en parallèle d’un traitement médicamenteux comme un antiépileptique doit donc être soumise à l’avis d’un médecin, et être strictement encadrée par le professionnel de santé.
Enfin, la consommation de CBD, lorsqu’il est surdosé, peut entraîner une élévation du taux de transaminases ; une autre enzyme qui, présente en trop grandes quantités, est souvent associée à une lésion du foie. Cette altération des transaminases peut également être constatée chez les personnes épileptiques traitées en parallèle avec de l’acide valproïque. Une autre interaction médicamenteuse du CBD est celle avec le clobazam, qui augmente son effet de somnolence. Celui-ci pourrait cependant être réduit, sur décision de son médecin spécialiste en neurologie, en diminuant les doses de clobazam.
Le CBD contre l’épilepsie, une clé pour aider à calmer la maladie ?
La grande variété de syndromes et de symptômes de la maladie, et la nécessité d’un traitement adapté à chaque patient, font de l’utilisation du CBD contre l’épilepsie, mais aussi afin de soulager les autres troubles cérébraux et neurologiques, un sujet épineux. Efficace pour certains, ou au contraire contre-indiquée pour d’autres, la consommation de cannabidiol devrait toujours être autorisée au préalable par son médecin.
L’Epidyolex, prescrit sur ordonnance, est actuellement le seul produit thérapeutique officiel à base de cannabidiol. Les huiles de CBD full et broad spectrum de qualité supérieure, comme celles de la Ferme du CBD, peuvent elles aussi soulager les troubles épileptiques, lorsqu’elles sont approuvées par un professionnel de santé. D’autres produits CBD de haute qualité, comme les gélules, résines et fleurs de CBD peuvent également contribuer à réduire et apaiser les symptômes des cas d’épilepsies.
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