CBD et Parkinson

Deuxième trouble neurodégénératif le plus courant après Alzheimer, la maladie de Parkinson touche près de 10 millions de personnes dans le monde, et concerne en grande majorité des hommes de plus de 50 ans. Principalement caractérisée par des troubles moteurs et des tremblements, qui sont la conséquence d’une destruction de cellules nerveuses, cette pathologie est malheureusement incurable. La supplémentation en cannabinoïdes issus du chanvre, tels que le cannabidiol, peut toutefois aider à soulager les symptômes et à ralentir la dégénérescence des neurones. Sur quels processus biologiques de la maladie de Parkinson agit le CBD, et quels sont ses bienfaits pour le corps ? Explications.

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?

Symptômes de la pathologie

Les symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson sont :

• les tremblements ;
• des raideurs (“hypertonie”) et contractions musculaires douloureuses (“dystonies”) ;
• des difficultés motrices, d’initiation du mouvement (“akinésie”) ou de lenteur d’exécution (“bradykinésie”). 

D’autres symptômes peuvent également apparaître à des stades ultérieurs de la maladie. Les problèmes moteurs et musculaires sont alors suivis d’autres troubles, notamment psychiques :

• la dépression ;
• les délires ;
• les hallucinations ;
• une diminution des capacités cognitives ;
• une concentration réduite ;
• des troubles du sommeil ;
• voire une perte partielle (hyposmie) ou totale de l’odorat (anosmie).

Les causes physiologiques : la dopamine et les corps de Lewy

L’apparition de la maladie de Parkinson se caractérise tout d’abord par la dégénérescence des neurones cérébraux producteurs de dopamine. Cette dernière est un neurotransmetteur, c’est-à-dire un composé chimique transportant des informations d’une cellule nerveuse à une autre. La dopamine, en particulier, assure un rôle essentiel dans les fonctions motrices et cognitives ou encore, à l’instar de la sérotonine, dans la régulation de l’humeur.

Dans les premiers stades de la maladie, le cerveau parvient à compenser pendant plusieurs années cette perte de dopamine par des processus de plasticité cérébrale, rendant la pathologie asymptomatique. Les premiers troubles finissent toutefois par apparaître, après destruction de 50 à 70 % des neurones impliqués, principalement dans la “substance noire”, région cérébrale permettant la coordination et la fluidité des mouvements.

La mort des cellules nerveuses s’explique par trois mécanismes physiologiques caractéristiques :

1. la formation d’amas de protéines (l’α‑synucléine), nommés corps de Lewy, qui empêchent le bon fonctionnement des cellules ;
2. une inflammation du tissu cérébral ;
3. un dysfonctionnement des mitochondries, sources d’énergie des cellules.

Cette accumulation de corps de Lewy conduit, chez 40 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, à une forme de démence. Celle-ci survient généralement après l’âge de 70 ans, et une dizaine d’années après le premier diagnostic.

Le CBD contre Parkinson : est-ce un traitement efficace ?

Les soins habituels

Il n’existe actuellement aucun remède pour guérir de la maladie de Parkinson. Les produits pharmacologiques existants servent uniquement à en atténuer les symptômes et à ralentir le développement de la maladie.

Des changements rigoureux d’alimentation et de mode de vie peuvent également avoir un effet bénéfique. Il est notamment conseillé :

• de dormir au moins 8 heures par nuit ;
• d’effectuer des exercices cardio (ou “d’aérobie”) ;
• de pratiquer la méditation ou le yoga ;
• de consommer des aliments riches en fibres ;
• d’éviter les aliments difficiles à digérer, notamment trop gras.

Quelques médicaments et suppléments visent à compenser le manque de dopamine dans le cerveau. La lévodopa/carbidopa est considéré comme le plus efficace mais n’est pas disponible, ou accessible financièrement, dans le monde entier. Qui plus est, certains de ces traitements peuvent avoir des effets indésirables, notamment une “dyskinésie”, c’est-à-dire des mouvements musculaires involontaires.

Les cannabinoïdes contre les effets de dyskinésie des médicaments

L’amantadine, une substance active utilisée en complément de ces traitements, permet toutefois d’en limiter les effets secondaires. Certains “cannabinoïdes”, des composés du chanvre et du cannabis, possèderaient également ces propriétés. Des scientifiques de l’Université de technologie de Sydney ont par exemple développé en 2020 un substitut médicamenteux du cannabis, le HU-308, permettant de réduire les dyskinésies avec la même efficacité que l’amantadine.

Tout comme le CBD, le HU-308 agit sur les récepteurs du système endocannabinoïde, régulateur de nombreuses fonctions biologiques. Alors que le CBD agit indirectement sur les récepteurs CB1 des neurones, le HU-308 cible plus particulièrement les CB2, présents dans le système immunitaire. Le médicament permettrait de réduire l’inflammation dans le cerveau, et ainsi de faire en sorte que les cellules immunitaires ne se retournent plus contre les neurones (attaque “auto-immune”), comme on peut souvent l’observer dans les troubles neurologiques. De la même façon, le CBD a montré à plusieurs reprises ses effets bénéfiques sur la dyskinésie.

Les cannabinoïdes thérapeutiques comme le HU-308 et le CBD ont, de plus, l’avantage par rapport à l’amantadine d’être exempts d’effets indésirables majeurs, et pourraient fonctionner plus longtemps. Pour les patients supportant l’amantadine, celle-ci pourrait même être combinée au cannabinoïde, pour une efficacité encore plus importante que celle des deux substances prises séparément.

Les effets du CBD pour soulager les symptômes de Parkinson

Totalement naturel et sans effets psychotropes ou de dépendance, le CBD peut également être utilisé pour réduire plusieurs des symptômes et complications de la maladie de Parkinson, et ralentir sa progression – sous réserve d’approbation d’un professionnel de santé. Le cannabidiol agit en particulier :

1. en stimulant la production de dopamine par les neurones, via son action sur le récepteur GPR6, dont il est ce que l’on nomme un “agoniste inverse” ; c’est-à-dire qu’il en inhibe l’activité intrinsèque.
2. en diminuant les tremblements des muscles, symptomatiques de plusieurs pathologies neurodégénératives, dont Parkinson, la sclérose en plaques, ou encore la maladie de Huntington.
3. en réduisant, par l’activation du système endocannabinoïde, l’inflammation du cerveau ; celle-ci accélérant la dégénérescence des neurones et la progression de la maladie, lorsqu’elle est incontrôlée.
4. en atténuant les états anxieux et dépressifs, que l’on constate chez 45 % des malades, et qui sont en grande partie provoqués par l’inflammation des cellules nerveuses et le manque de dopamine.
5. en luttant contre les insomnies, notamment dues aux dyskinésies, tremblements et crampes douloureuses survenant pendant le sommeil, ou encore aux effets secondaires des traitements médicamenteux.
6. en calmant les douleurs chroniques neuropathiques et musculaires, grâce à ses propriétés analgésiques.

Si la maladie de Parkinson demeure incurable, le CBD peut ainsi grandement améliorer la qualité de vie des patients, en traitant à la fois les troubles musculaires et psychologiques. Les produits au cannabidiol de qualité, comme ceux disponibles sur La Ferme du CBD, peuvent également atténuer les effets indésirables des traitements classiques, souvent contraignants. Cependant, il est fortement recommandé de demander au préalable l’avis de son médecin. Comme cela avait déjà été constaté dans une étude en 1986, un surdosage (ici, plus de 300 mg par jour) pourrait provoquer l’inverse de l’effet escompté, en amplifiant les tremblements. La prudence reste donc de mise contre la maladie de Parkinson.