L’expérimentation sur le cannabis médical vient de débuter en France

La France se lance enfin dans l’expérimentation du cannabis médical
Même si l’Assemblée nationale avait autorisé l’expérimentation du cannabis à des fins médicales en France le 25 octobre 2019, il a fallu attendre le printemps 2021 pour voir les essais enfin commencer. Le décret fixant le cadre et les modalités de mise en œuvre de ce dispositif est pourtant entré en vigueur en septembre 2020. Mais la date de début initialement annoncée, septembre 2020, a été décalée dans le temps pour cause de Covid 19. C’est finalement le 4 mars 2021 que l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) a annoncé le lancement imminent de l’expérimentation du cannabis médical en France. Les premiers patients ont en effet reçu une prescription pour du chanvre légal dès la fin du mois de mars.
Quel est l’objectif poursuivi ?
Le but est d’évaluer l’efficacité et la faisabilité de l’accès au cannabis médical plutôt que l’efficacité du chanvre. L’expérimentation donnera néanmoins lieu à la collecte des premières données françaises sur les effets des cannabinoïdes. Pour mener à bien cette expérimentation, les autorités ont donc choisi de sélectionner 5 types de pathologies pour lesquelles de nombreuses recherches ont montré l'intérêt du cannabis : les douleurs neuropathiques (altérations fonctionnelles ou lésions des nerfs), contractions musculaires dues à la sclérose en plaque ou suite à un AVC, les épilepsies pour lesquelles les médicaments sont inefficaces, les effets secondaires des traitements anticancers et les symptômes de certains cancers (perte de poids, nausées, etc.).
Le cannabis prescrit vient ainsi en complément des traitements habituels et n’a pas pour finalité de s’y substituer. Le cannabis thérapeutique (contenant des taux de THC supérieur à 0,2%) vise a améliorer la qualité de vie et la prise en charge des malades. Près de 3 000 patients vont participer à cette expérimentation et être suivis pendant 2 ans. Ils se verront prescrire du cannabis médical sous forme d’huiles, de gélules ou de fleurs séchées de cannabis à inhaler après vaporisation.
L’expérimentation du cannabis médical en pratique
Les autorités ont souligné que cette expérimentation se fait dans un cadre particulièrement contrôlé et limité. Il n’est pas question par exemple d’inclure le test du cannabis à fumer dans le dispositif. L’objectif reste bien de maîtriser aussi bien la composition des produits, les quantités de cannabis comme les risques éventuels. Le cannabis médical ne pourra être délivré que sur ordonnance sécurisée par un médecin de l’une des 200 structures de référence retenues pour l’expérimentation. Le patient est ensuite suivi en consultation une fois par mois pour renouveler la prescription. Les rendez-vous peuvent être plus fréquents s’il faut revoir la posologie. D’autres rendez-vous plus approfondis permettront d’étudier l’efficacité du dispositif. L’objectif est de suivre les patients sur une longue durée, supérieure à 6 mois.
Les conditions de sortie de l'expérimentation sont tout aussi strictes. Un patient ne souhaitant plus participer à l’essai devra ainsi être accompagné pour se retirer. De plus, un autre patient pourra alors être intégré à sa place pour poursuivre l'étude. L’objectif est en effet d’avoir au bout de deux ans suffisamment de données et de recul pour savoir si le cannabis médical peut être généralisé en France et selon quelles modalités de prescription. Les conclusions sur cette expérimentation sont donc impatiemment attendues par nombre de malades qui savent que le CBD peut améliorer considérablement leur qualité de vie.
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